
Le cahier des charges attendu d'une bonne couverture peut se définir ainsi : protège le cheval sans l'abimer, est pratique d'utilisation et dure dans le temps.

1. le choix de la taille, duh! (voir guide ci-dessous)
2. trouver une couverture dont la coupe correspond au cheval. Ca, c'est moins évident, car la "greffe" et la "sortie" de l'encolure, la longueur et la largeur des épaules, la hauteur et la longueur du garrot, la façon de bouger et de se rouler de l'animal viennent compléter la notion de taille de couverture, qui se décide par rapport à la longueur du cheval (voir guide des tailles BETA). Et les coupes sont différentes d'un fabricant à l'autre, obviously, sans pour autant qu'on ait plus de détails que ça...
Cette question des fabricants de qui taille comment se généralise à la question de la confection, que ce soit encore une fois pour les couvertures, les selles, ou les couche-culottes. Les BONS fabricants ont pris des mesures sérieuses et emploient des matériaux adaptés, les MAUVAIS fabricants se sont basés sur des critères moins pertinents que l'ergonomie de leur produit et plutôt sur des détails (la couleur, les gadgets, tout ça), et les fabricants bas de gamme produisent des copies indifféremment reprises sur les modèles best-sellers des bons ou des mauvais fabricants, parfois surprenamment correctes mais la plupart du temps assez nazes.
3. un réglage cohérent : une couverture trop serrée va naturellement gêner le cheval aux entournures, mais les couvertures trop peu ajustées au poitrail glissent en arrière et compriment le garrot. D'où que la forme d'encolure de la chemise est importante.
Anecdotes maison : l'un de nos chevaux a un garrot très haut : il ne supporte que les couvertures dites "high neck" et passe son temps à essayer d'enlever tout ce qui a une coupe classique. Si on lui met ça, on le retrouve toujours quelques heures plus tard avec la couverture de travers ou sur l'encolure. A l'inverse, l'un de ses potes a un garrot plat et long, mais surtout des épaules très obliques, larges et longues : lui, il préfère une coupe "ras le cou", et une high neck (mal coupée) l'a blessé au garrot l'an passé. Cette méchante couverture est partie sur un troisième larron, qui a des épaules obliques mais courtes et surtout un garrot très court, et elle lui va parfaitement. Ce dernier gus a de la dermite et porte des couvertures en été : il adore celles, vertes, d'une certaine marque mais s'enfuit quand on arrive avec la couverture de rechange d'une autre marque, qui est blanche...
La notion de protection est le deuxième critère d'importance. La couvrance du corps du cheval est un premier facteur (avec un protège-cou? une protection ventrale? un rabat de queue?), mais il faut aussi adapter le grammage (voir ci-dessus) et l'imperméabilité : une couverture d'extérieur qui laisse passer la flotte est un drame pour le cheval en-dessous car risque de provoquer l'inverse de l'effet attendu... Gare, donc, à son étanchéité (les coutures, toujours regarder les coutures)!

Celui de BETA a l'avantage de comparer les conditions de vie cheval au box / cheval au pré, ce qui joue forcément un rôle important. Mais c'est un guide qui reste assez vague et ne tient pas compte des sensibilités individuelles. Apparemment, le capteur Orscanna est pas mal pour arriver à déterminer les solutions réellement adaptées à chaque individu, mais je ne l'ai jamais testé (mon smartphone a une trop petite mémoire pour avoir plein d'applis #excusebidonn°147).
Le guide BETA propose aussi, en 2e page, un guide de prises de mesures, parce que oui, la question des mesures se pose pour les couvertures, et entre les différents fabriquants, c'est pas simple de savoir qui taille comment.
Sans aller jusqu'à la valse des couvertures, qui est souvent un bon prétexte à ce que les tenanciers de pension refusent à s'occuper des manies couvrantes de leurs locataires (c'est clairement pénible quand on a 10 chevaux à couvrir découvrir recouvrir 15 fois / jour), pensez régulièrement à "aérer" cheval et couverture dès que le temps le permet. Un cheval qui marine sous une couverture trop longtemps, ça n'est pas très hygiénique... mais à l'inverse, trop d'hygiène n'est pas top non plus! les lessives employées pour laver les couvertures peuvent créer des réactions cutanées inattendues... attention à leur composition ;-)
Ah si, deux derniers trucs en faveur de la couverture :
1. un cheval sans couverture qui vit dehors brûle plus de calories pour se réchauffer et profite donc moins des apports de sa nourriture : sans adaptation des apports de sa ration, il risque de maigrir, son dos "fond" et change de forme = problèmes de selle.
2. ça va quand même plus vite à brosser, un cheval couvert qui vit au pré. C'est la feignasse en moi qui parle, mais on parlait au début d'aller vite ;-)
Et vous, quelles sont vos stratégies hivernales?