J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises, pour moi l'adaptation de la sangle et du système de sanglage est aussi importante que l'adaptation de la selle au dos du cheval.

Ceux qui sont abonnés à ma page Facebook connaissent mes revendications contre les monoquartiers à sanglage intégré en dressage, tout particulièrement lorsque le dit sanglage est en V, car bloquant complètement le balancier de la cage thoracique, donc l'ondulation de la tige vertébrale, donc le délié de la locomotion toute entière. Sur les selles de cross, c'est pas pareil, les quartiers sont courts et le sanglage quasi jamais en V, et puis de toute façon on a beaucoup moins besoin du balancier de la cage thoracique sur un cheval mené à fond de train en ligne droite qu'on en a besoin sur une reprise de dressage avec mouvements latéraux, décomposition des allures, changements de plis et de pied, etc etc.

De même, je considère qu'à chaque morphologie sa sangle. Et c'est malheureusement assez difficile de trouver de bonnes sangles pour les morphologies complexes à sangler (le gros bidon si possible assorti d'épaules inexistantes - la bouteille d'Orangina couchée - étant le summum, et fort commun chez les poneys / petits chevaux rustiques ; ou alors les chevaux dont le dos est effondré et toute la ceinture abdominale lâchée, ou encore chez ces chevaux de sport tellement évolués qu'ils ont une place de timbre poste sur le dos pour poser une selle à cause d'une épaule tellement oblique qu'elle va 10cm en arrière du passage de sangle...).

Et il existe très peu de recherches menées au sujet de la conception optimale de la sangles. La seule à être vraiment intéressante, menée de façon scientifique et ayant mené au développement d'un produit fini, c'est celle qui a été menée par la marque britannique Fairfax. En utilisant de façon croisée le système de mesures Pliance (tapis électronique de mesures de pressions) glissé à la fois sous la selle et sous la sangle, et l'analyse des allures de Centaur Biomechanics, ils ont ainsi pu développer une gamme de sangles (et améliorer au passage la conception de leurs selles) de façon très intéressante. Bon, les produits sont chouettes, mais très chers, et j'écris pas spécialement pour en faire la pub, même si je pense que ça fait partie des tous meilleurs produits du marché. Si vous cliquez sur le premier lien ci-dessus, vous aurez accès aux vidéos qui vous montreront les procédés employés, avec les mesures en temps réel et leur explication.

RG-girth

Russel Guire, de Centaur Biomechanics
(cliquez sur son nom, pour plus de Russel)

Par contre, je vais partager les résultats de l'étude en traduisant un bout de l'étude, relayé par le site américain Stable Management.

Une recherche britannique récente a démontré qu'une sangle engendrant de forts points de pression interfère sur l'extension et la protraction des membres. Les sangles dessinées pour éliminer ces points de pressions permettent une meilleure protraction tant des antérieurs que des postérieurs, et une meilleure flexion carpale (du genou) et tarsale (du jarret).

L'étude a tenté de déterminer l'emplacement des points de pression générés par différentes sangles, et de comparer la locomotion des chevaux sanglés avec une sangle standard et une sangle dessinée pour éviter les points de pression.

Les chercheurs ont utilisé des tapis à capteurs de pression placés sous les sangles pour déterminer les pointes de pression. La première partie de l'étude révèle que les sangles standard exercent une grande pression sur les muscles derrière les coudes (les pectoraux ascendants, dont j'ai déjà parlé ici). La sangle standard est appelée "sangle S" dans l'étude, la sangle dessinée pour éviter les points de pression est appelée "sangle F". 

Dans la seconde partie de l'étude, les chercheurs ont mené l'expérience sur 20 couples cavalier / cheval de bon niveau, sans aucun souci locomoteur ou de performance. Les chevaux étaient mesurés sous la selle, au trot avec une sangle puis l'autre, sans que l'on précise quelle sangle équipait le cheval au moment de la prise de mesures. En plus d'utiliser le tapis à capteurs de pression, les chercheurs se sont basés sur des vidéos avec un grand nombre d'images / seconde pour décomposer précisément la protraction et la flexion maximale du tarse et du carpe pendant le mouvement des jambes.

L'étude dresse le constat suivant : "le tapis à capteurs montre que les forces maximum avec la sangle S étaient de 22% à gauche et de 14% à droite supérieures aux forces exercées par la sangle F, et les pics de pressions étaient supérieurs de 76% à gauche et 98% à droite" (échelle : P < 0.01 dans tous les cas).

Les chercheurs notent que "lors de l'évaluation des allures, la sangle F était présentait, par rapport à la sangle S, 6 à 11% d'amélioration de protraction antérieure, 10 à 20% de protraction postérieure, 4% d'amélioration de flexion du carpe, et 3% d'amélioration de flexion du tarse" (même échelle que ci-dessus).

La conclusion de l'étude est donc la suivante : "les pics de pression correspondent aux endroits où les chevaux ont tendance à développer des contractures en réponse à la pression. La sangle F, réduisant les pics de pressions sous la sangle et améliorant la protraction des membres et la flexion articulaire, permet probablement donc d'améliorer la posture et le confort".

 

Recent research from the United Kingdom has shown that girths that have high pressure points can interfere with limb protraction and extension. Girths designed to eliminate pressure points gave greater hind limb and forelimb protraction and greater carpal (knee) and tarsal (hock) flexion.

The study was designed to try and determine the location of peak pressure under different girths and to compare horse gait between a standard girth and a girth designed to avoid detected peak pressure points.

The researchers used “pressure mats” under the girths to determine pressure. In the first part of the study that revealed that in standard girths, “peak pressures were located over the musculature behind the elbow.” This standard girth was referred to as Girth S in the study. The girth that was designed to avoid pressure points was referred to as Girth F.

In the second part of the study the researchers used 20 elite horses/riders with no lameness or performance problems in the experiment. The horses were ridden at a trot in Girth F and Girth S in a double blind crossover design (meaning each horse was ridden with each type of girth). The researchers used the pressure mat data and high-speed videos of forelimbs and hind limbs to look at protraction and maximal carpal and tarsal flexion during leg movement.

“Pressure mat results revealed that the maximum forces with Girth S were 22% (left) and 14% (right) greater than Girth F, and peak pressures were 76% (left) and 98% (right) greater (P < 0.01 for all),” noted the study.

“On gait evaluation, Girth F was associated with 6–11% greater forelimb protraction, 10–20% greater hindlimb protraction, 4% greater carpal flexion, and 3% greater tarsal flexion than Girth S (P < 0.01 for all),” the researchers found.

“Peak pressures were located where horses tend to develop pressure sores,” the researchers noted. “Girth F reduced peak pressures under the girth and improved limb protraction and carpal/ tarsal flexion, which may reflect improved posture and comfort.”

- See more at: http://stablemanagement.com/article/study-shows-girth-pressure-can-inhibit-stride#sthash.N1kH2USG.dpuf

Recent research from the United Kingdom has shown that girths that have high pressure points can interfere with limb protraction and extension. Girths designed to eliminate pressure points gave greater hind limb and forelimb protraction and greater carpal (knee) and tarsal (hock) flexion.

The study was designed to try and determine the location of peak pressure under different girths and to compare horse gait between a standard girth and a girth designed to avoid detected peak pressure points.

The researchers used “pressure mats” under the girths to determine pressure. In the first part of the study that revealed that in standard girths, “peak pressures were located over the musculature behind the elbow.” This standard girth was referred to as Girth S in the study. The girth that was designed to avoid pressure points was referred to as Girth F.

In the second part of the study the researchers used 20 elite horses/riders with no lameness or performance problems in the experiment. The horses were ridden at a trot in Girth F and Girth S in a double blind crossover design (meaning each horse was ridden with each type of girth). The researchers used the pressure mat data and high-speed videos of forelimbs and hind limbs to look at protraction and maximal carpal and tarsal flexion during leg movement.

“Pressure mat results revealed that the maximum forces with Girth S were 22% (left) and 14% (right) greater than Girth F, and peak pressures were 76% (left) and 98% (right) greater (P < 0.01 for all),” noted the study.

“On gait evaluation, Girth F was associated with 6–11% greater forelimb protraction, 10–20% greater hindlimb protraction, 4% greater carpal flexion, and 3% greater tarsal flexion than Girth S (P < 0.01 for all),” the researchers found.

“Peak pressures were located where horses tend to develop pressure sores,” the researchers noted. “Girth F reduced peak pressures under the girth and improved limb protraction and carpal/ tarsal flexion, which may reflect improved posture and comfort.”

- See more at: http://stablemanagement.com/article/study-shows-girth-pressure-can-inhibit-stride#sthash.N1kH2USG.dpuf