Voilà quelques temps, on m'a signalé un article assez intéressant paru sur le site MidSouth Horse Review, sur l'interaction entre les structures osseuses du cavalier et de son cheval lorsque l'humain monte à cru. Il provient d'une étude menée par Wendy Murdoch, une cavalière / coach américaine, auteur d'une méthode d'équitation qui place l'incidence de l'assiette et de la position au coeur de sa philosophie. Ca doit être une cousine de Sally Swift, sauf qu'elle, elle se base sur la méthode Feldenkrais.
Je traduis pas tout, parce que ses considérations sur la monte à cru en tant que ce qu'elle peut apporter au cavalier, ainsi que sur les sans arçon, ça vole pas très haut (mes articles sont mieux, sans vanité aucune, parce que plus détaillés). Mais ses photos et ses explications anatomiques, même si elles manquent de détails "dynamiques" à mon goût, sont plutôt bien faites... donc here we go.
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Voici la photo d'un squelette humain "en selle" sur un squelette équin.
On s'assied sur la cage thoracique et le dos du cheval. Un cheval a 18 paires de côtes (sauf s'il est arabe ou à forte ascendance arabe), dont chacune est attachée à une vertèbre appelée logiquement "vertèbre thoracique". Les 18 thoraciques se situent entre les cervicales et les lombaires.
Les thoraciques ont des apophyses épineuses, qui sont inclinées vers l'arrière (de T1 à T13) ou vers l'avant (de T15 à T18). La vertèbre où cette direction s'inverse est qui est donc verticale, c'est la T14, qui est dite "vertèbre anticlinale". C'est ce qu'on appelle la "clé de voûte" du dos du cheval, et on peut la déterminer grosso modo à l'oeil en cherchant le point le plus bas du dos du cheval. L'apophyse de la 1re thoracique est plutôt courte, mais les suivantes augmentent rapidement pour atteindre leur taille maximum vers T3-T4, et se raccourcir progressivement jusqu'à T18. On considère que le garrot correspond aux vertèbres entre T5 et T9.
Vue de face, on observe l'ouverture progressive des côtes d'avant en arrière.
Les côtes sont plus épaisses et fermées à l'avant, où elles jouxtent les omoplates, et s'affinent tout en s'ouvrant au niveau du dos. Chaque côte a une forme courbe bien distincte, qui la rattache à la colonne. Les muscles dorsaux remplissent les espaces entre l'attache des côtes et le haut des apophyses.
C'est la forme de la cage thoracique du cheval qui va déterminer la place où vous vous asseyez sur le dos du cheval, quand vous montez à cru, ainsi que la forme du garrot (inclinaison, hauteur et longueur). Sur ce squelette précisément, le garrot repousse l'assise du cavalier au point anticlinal (T13-T14). Mais à cet endroit, la forme de la cage thoracique est plutôt large, alors que plus vers l'avant, les côtes sont moins ouvertes, plus verticales. La plupart des gens n'ont pas la possibilité physique de placer confortablement leurs jambes à cet endroit, à cause de l'étroitesse du pelvis et des hanches [et du manque de souplesse que ça engendre]. C'est pour ça que la jambe du cavalier tend à partir vers l'avant quand il monte à cru, parce qu'elle glisse vers l'endroit où la cage thoracique est plus étroite (cf photo 1, on voit bien ce mouvement).
Vue depuis l'avant.
On voit bien les ischions qui reposent de part et d'autre de la colonne vertébrale.
Wendy propose une conclusion qui me plaît, par contre : FAITES-VOUS PLAISIR A CHEVAL. Hé ouais : à cru ou en selle, en western ou en obstacle, en loisir ou en concours : amusez-vous! Tant que vous respectez votre cheval et que lui aussi s'amuse, of course.
Et ça, le respect du cheval... y aurait de quoi faire une dissertation de concours là-dessus! (mais je me contenterai peut-être d'un article, une autre fois).
Euuuh... Comment te le dire poliment, mon brave monsieur... Prends des cours ?