Le tout est en fait de savoir POURQUOI on monte sans mors, et comment on inscrit ça dans notre démarche équestre et nos objectifs avec nos chevaux.
On ne monte pas sans mors pour le simple plaisir de dire "je monte sans mors je respecte mon dadou d'amour". Enfin si, on peut, mais dans ce cas-là il y a quand même un certain nombre de précautions à prendre, on ne fait pas ça à l'arrache - en fait, on ne fait RIEN à l'arrache avec les chevaux. Je rappelle que c'est l'un des sports les plus accidentogènes, voire mortels, et que les professionnels de ce milieu pratiquent un métier à risque - y a qu'à voir les stats de la MSA... Et le meilleur moyen de prendre des précautions, c'est de, par exemple, ne pas monter sans mors un cheval qu'on ne connaît pas / qui n'est pas fiable / qui n'est pas dressé au sans mors...
Pour moi, ce dernier état de fait est le plus important : le dressage. Pas au sens "passage piaffer", juste au sens éducation. Le passage piaffer on y viendra plus tard.
Le dressage commence à pied, avant le débourrage. On doit apprendre au cheval à céder à la pression du licol sur le chanfrein et sur la nuque, verticalement et latéralement, pour qu'il soit "pratique" en main et qu'il suive bien - ne serait-ce que ça. Si on y adjoint la voix, on se rend très vite compte qu'au moment du débourrage, le mors ne sert à rien dans l'apprentissage du frein et de la direction. C'est beaucoup plus facile de débourrer en licol, ou en truc sans mors quel qu'il soit, car le cheval n'est pas perturbé par ce bout de métal dans sa bouche, et si on a préparé le travail correctement à pied, ça passera tout seul.
Le mors, quant à lui, doit être "appris" au cheval à part entière, et à pied avant de le faire à cheval. Sinon, le jeune cheval se retrouve à devoir gérer le cavalier, le mors, et des demandes qu'il ne connaît pas, ce qui va fatalement provoquer des incompréhensions de sa part, et rares sont les cavaliers suffisamment doués de tact pour ne pas interpréter ça comme de la rétivité et punir le cheval... Ce qui compte dans tout ça, donc, c'est le respect par le cavalier des phases d'apprentissage du cheval.
Commencer sans mors, ça permet d'être plus progressif, et de passer en mors plus tard dans l'échelle de progression du cheval... ou pas, si on ne veut pas, ou qu'on n'en éprouve pas le besoin.
Pour un jeune cheval, dont la bouche est en formation jusqu'à l'âge de 5-6 ans, l'emploi du mors peut être source de douleurs, notamment à la sortie des crochets, et en cas de formation de dents de loups. Il convient d'être très attentif à ce sujet, et se doter d'un bon dentiste, évidemment.
Dans ma vision du travail monté du jeune cheval, si l'on sait obtenir une attitude déliée et étendue en simple licol, le mors n'intervient pas à partir du moment où l'on commence à pousser un peu le travail du dressage et où l'on a besoin de finesse. On peut très bien travailler l'incurvation, débuter les déplacements latéraux - bref mettre les bases de la basse école sans mors, le but du travail du jeune cheval étant à mon sens de lui apprendre à se déplacer en toutes circonstances avec un cavalier sur le dos et de conserver son équilibre ainsi, le tout dans un mouvement en avant délié et régulier.
Il y a des gens qui jamais ne pousseront le travail plus loin que ça avec leurs chevaux pour un tas de raisons, et qui du coup, n'auront potentiellement jamais besoin de mors.
En fait, le mors ne doit pas être utilisé comme un moyen de contrôle par la contrainte. C'est pour ça qu'aujourd'hui, les éthopouët l'ont catalogué comme "méchant" - parce que c'est l'image que des enseignants et cavaliers médiocres leur ont donné. Mais pas du tout. Le mors est un outil de travail, au même titre d'ailleurs que les enrênements. C'est l'utilisation que l'on fait de ces outils qui les rendent "méchants", mais utilisés à bon escient, ils n'existent que pour offrir des solutions à certains problèmes et ne sont absolument pas un passage obligé.
Encore une fois, c'est le manque d'éducation et de réflexion de la part de l'humain qui pose problème. Et par la suite, c'est le manque d'éducation du cheval (toujours de la faute de l'humain) qui posera problème, et on mettra le doigt dans l'escalade des mors toujours plus puissants pour essayer de contrôler un cheval qui en fait fuit une douleur ou n'est pas correctement dressé. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut faire son Nezvorov, ce gourou russe qui condamne absolument tous les mors dans une vidéo navrante de raccourcis foireux et d'écrans de fumée douteux. Comme c'était dit dans les autres articles de cette série, c'est l'adaptation du mors à la bouche d'abord (un mors résine tout gentil, si sa forme n'est pas bonne, peut être aussi vilain qu'un truc torsadé à cause des douleurs qu'il cause), l'utilisation qu'on en fait ensuite, qui détermineront sa sévérité.
Un bémol néanmoins : quand on a un cheval très chaud, mal dressé, avec lequel on sort en extérieur et qui est potentiellement dangereux pour soi-même comme pour autrui, là, c'est clairement un cas de figure où j'ai envie de dire "colle-lui un pelham et serre la gourmette". Parce qu'autant, quelqu'un peut bien se foutre en l'air lui-même avec son bourrin débile, je m'en cogne, il l'aura bien cherché. Mais mettre en danger la vie des autres? jamais. C'est une question de responsabilité. Après, le cavalier intelligent qui se retrouve avec un bourrin débile, il prendra son temps pour "l'endormir" et dresser le cheval - mais en attendant, aux grands maux les grands remèdes.
Pour en revenir au "sans mors", il y a donc plusieurs styles de harnachements sans mors, que je catégoriserais en 2 : ceux avec une action latérale et ceux avec une action abaissante.
Ceux avec une action latérale sont pour moi les plus simples d'utilisation. En fait ça s'utilise comme un filet, tout simplement. Parmi ceux-ci, les licols d'écurie tous bêtes, et les side-pull.
Mon ancienne jument, Fée, trotteuse réformée, très bien en simple licol en carrière
- dehors je l'aurais jamais montée sans mors, les grands espaces lui montaient à la tête.
EDIT : pour ceux qui essaieraient de me prendre en défaut sur l'effet coercitif du mors à cet endroit, j'explique : Fée était une jument de course, avec une histoire très particulière, et une relation à la main encore plus particulière. Et dehors, si tu la montais sans mors, elle collait la tête au sol et t'embarquait. Va avoir un effet releveur sans mors...Ce n'était donc pas un mors à effet coercitif, mais à effet releveur. Je me faisais joyeusement embarquer, mais la tête haute!
Ruby, l'ancienne coloc de mon poney, pratiquement toujours montée en side
- elle fait quasi exclusivement de la balade et de la rando et est super bien dressée pour ça.
Le side-pull (de l'anglais "side" = côté et "pull" = tirer, en gros c'est "agit latéralement" que ça veut dire) c'est un filet sans montants de mors, avec juste une muserolle et des anneaux latéraux auxquels on accroche les rênes. Les montants de muserolle sont la plupart du temps en Y, pour stabiliser latéralement le dispositif et lui éviter de tourner. Il peut y avoir plusieurs types de muserolles, plates, matelassées ou non, rondes à une ou deux lanières, tressées ou pas. De façon général, plus c'est fin et rigide, plus l'action sera "forte". Un cheval peut s'appuyer plus facilement contre une muserolle plate et large que contre une muserolle fine.
Il y a aussi les "bitless bridles", mises au point par le Dr Cook et plus connues sous le nom trompeur de bitless ,qui veut dire "sans mors". La conception est similaire à celle du side-pull, sauf que les anneaux où sont accrochés les rênes commandent deux lanières coulissantes qui se croisent sous l'auge et agissent sur la nuque du côté opposé où on agit.
Plus fort dans l'action que le side-pull, y a intérêt que la conception soit bonne, et que quand on rend la rêne la lanière soit assez souple pour se détendre, assez rigide pour bien coulisser. Certains chevaux ne supportent pas l'action sous l'auge, pour d'autres ça marche très bien. Personnellement je ne connais pas de cavalier qui utilise ça, donc ma connaissance en reste théorique. Attention à une chose, si vous tombez sur le texte où le Dr Cook défonce la réputation du mors, vous vous douterez bien que le mec qui a mis au point une bride sans mors ne va pas prendre fait et cause pour l'adversaire de son système en termes de parts de marché...
Les systèmes avec une action abaissante sont au nombre de 3 : le bosal, le licol en corde, et le hackamore.
Dans le cas du bosal et du licol en corde, les rênes sont attachées au même endroit, sous l'auge du cheval. L'action sur les rênes va donc agir par pression sur le chanfrein puis sur la nuque, et fermer l'angle tête/encolure, ce que le cheval pourra tenter d'éviter en baissant la tête. Le bosal est utilisé en équitation western, mais je ne connais personne qui l'utilise, donc je ne peux pas bien en parler. La muserolle est complètement rigide, faite en rawhide (cuir cru).
Le licol en corde, ustensile préféré des petites gonz éthomagiques car se déclinant en 14000 couleurs, fonctionne pareil, mais en version souple. J'ai personnellement un peu de mal à comprendre l'intérêt du truc, muserolle pas ajustée qui tourne, difficulté à dissocier les deux côtés... disons que je trouve le side-pull beaucoup plus fonctionnel. A mon avis, un truc qui s'utilise sans possibilité de dissociation latérale (ou avec une dissociation latérale moindre), on y vient quand le cheval a gagné en finesse et comprend vraiment bien des actions minimes de la part des mains. Enfin, c'est ce que Coralie m'assurait hier quand on en parlait. Et en même temps c'est bien, c'est un peu le but du dressage, d'avoir un minimum d'intervention des aides. Donc pour bien utiliser ce licol en selle, il suffit d'avoir bien préparé le terrain à pied avant...
Mon Billy, en bon poney de gonzesse, a quand même son licol éthomagique
(que je n'utilise pas vraiment, soit)
Bon j'ai l'air d'en rire comme ça, mais en vrai c'est quand même un bon outil de travail à pied. Après je n'éprouve pas particulièrement le besoin de l'utiliser avec Billy, que je longe pour le moment en licol simple. Et pour la longe plus "sportive" je préfère le caveçon, j'aime mieux l'idée de l'attache sur le haut du nez. Mais je suis affreusement classique pour ça, alors...
EDIT : François, un forumeur versé dans ces choses-là, m'a apporté des précisions très intéressantes sur le bosal et le licol corde. Les voici.
pour le licol en corde il faut pour comprendre son intérêt l'utiliser comme un bosal, avec des rênes lourdes nouées avec un noeud de mécate. La plupart des cavaliers l'utilisent comme un mauvais side pull en raccrochant la longe sous le licol pour faire vaguement des rênes. La véritable utilisation se fait avec une corde suffisamment longue montée en mécate, et on utilise une longe pour monter, l'autre pour travailler au sol. On a alors un outil très fin, qui s'utilise sur des rênes longues, en faisant varier la position du noeud qui pend sous le licol, comme avec un bosal. C'est dans l'optique de préparer le cheval à être monté avec un spade bit, pour l'habituer à répondre à des signaux très fins sur des rênes longues. Evidemment on est loin de l'équitation pour bisounours qui met un licol pour pas faire bobo à son dadou kilaime, mais en plein dans la tradition vaquero.
mécate correctement nouée sur un licol de corde
le licol en corde prépare au bosal qui prépare à ce genre de mors...
AVANT DE HURLER A L'INSTRUMENT DE TORTURE, oui ce mors fait peur, mais gardez bien en mémoire que ce mors est conçu pour une équitation de travail, qui est dangereuse (une vache ça a l'air cool mais en fait pas trop des fois), et qu'il est utilisé par des cavaliers extrêmement confirmés, avec un sens du cheval sans commune mesure avec la nôtre, et des mains... autrement plus savantes. Sans jamais aucune tension sur les rênes, comme le dit François plus haut, on parle de micro-serrages de doigts et de mini-déplacements de mains sur des rênes archilongues. Ce n'est jamais l'outil qui est dur en lui-même, mais toujours la main qu'il y a au bout.
FIN DE LA PARENTHESE
Et enfin le hackamore, donc. Qui a lui une action abaissante renforcée d'autant que ses branches sont longues - plus elles sont longues, plus l'effet de levier est important. Il permet d'avoir un peu plus de frein que les autres, est donc très prisé en endurance, lui et sa variante du S-hack (hackamore avec les branches en S, ça évite notamment aux petits farceurs d'attraper les branches dans leur bouche). On ne l'utilise pas en rêne d'ouverture, sinon la branche s'écarte et vient appuyer contre le nez du cheval. Pas vraiment ce qu'on recherchait comme action. Il faut donc avoir un cheval qui réponde bien à l'assiette et à la neck-rein (rêne d'appui).
Ca c'est un S-hack.
Bon et puis sinon y a tout un tas d'autres harnachements sans mors qui voient le jour, la Glüksrad ("roue de la chance"), le Flower hackamore (un hackamore en forme de fleur), le Likorne... mais ils sont bien moins répandus que ceux que j'ai cités, donc je vous laisserai vous documenter là-dessus si ça vous intéresse.
Mais alors, du coup, si le sans-mors ça permet de faire à peu près tout, quand est-ce qu'on utilise le mors?
Pour moi, dans deux cas de figure. Si on veut affiner le dressage, et si on a un cheval particulièrement sur les épaules. Je m'explique.
Si on veut affiner le dressage dans un but classique, et qu'on veut notamment en passer par toutes les cessions de mâchoire, flexions de nuque & co, un passage par le mors permet d'expliquer tout ça au cheval. Obtenir une cession de mâchoire volontaire en licol, je suis pas certaine que ce soit possible (volontaire = déclenchée par le cavalier). La cession de mâchoire, c'est quand le cheval réagit au mors, ouvre la bouche, mâchonne puis déglutit. Ce qu'est censé faire un cheval détendu, pas crispé sur le mors. Essayez vous-même : vous ne pouvez pas vous crispez si vous avez un mouvement la mâchoire et que vous déglutissez. Souvent c'est un signe de relâchement physique. Si ça devient excessif, c'est alors un signe de stress. Mais bref.
J'ai posé quelques questions sur ce sujet à Pauline, la dresseuse qui avait joué à l'interview un coup. Elle avait dû monter sa jument en licol simple pendant un moment, celle-ci faisant une réaction au nickel contenu dans les mors. Depuis, elle a lâché 300 boules dans une bride complète chez Sprenger, et elle est heureuse.
Voilà son point de vue : "dans les aspects positifs je dirais que c'est un excellent moyen de vérifier la justesse d'un travail acquis : mise en main, équilibre... tu peux difficilement tricher là-dessus quand tu utilises un simple licol. Par contre, clairement, ça manque de précision pour aborder des choses nouvelles dans le travail si tu as une recherche de résultats assez rapides. L'effet releveur, si tu restes basique, tu l'obtiens en levant la main. Mais zéro effet sur la bouche et ça, ça manque vraiment pour faire céder certaines résistances. Dans le cas où tu fixes les rênes sous le menton, tu as un effet direct sur le chanfrein... mais tu es dans la mouise si ton cheval ne veut pas faire une EED ou un appuyer car pas moyen de lui chasser les hanches avec la main (connexion latérale de la rêne à la hanche)."
Ce qui me fait plaisir, c'est que je suis d'accord avec elle *hihi*. Dans ma théorie personnelle, dans la progression du cheval classique, on débute sans mors, on affine en mors, on confirme sans mors. Et ce pour tous les exercices, de la basse à la haute école. Idem en CSO d'ailleurs. Et c'est aussi ce qu'ils font en western. Enfin attention, ça c'est quand on vise le haut niveau... (cf conclusion ci-dessous)
Certains chevaux auront plus besoin du mors que d'autres, cela dit, et notamment ceux qui sont sur les épaules et qui ont besoin d'aide de la main pour se soutenir. C'est beaucoup moins facile d'avoir un effet releveur sans mors qu'avec.
J'ai posé la question à Emeline, la propriétaire de Tattoo, ce beau frison qu'on avait été voir avec Glenn et Trudy, qui monte son frison sans mors mais son autre jument, Lazzy, avec un mors.
Voilà sa réponse : "Avec Tattoo je ne pense pas qu'on ait besoin du mors à notre niveau, pour ce que j'ai envie de faire avec lui, c'est-à-dire du loisir! Il réagit très bien à toutes mes demandes en side-pull pour l'instant ! Lazz, elle, a été éduquée avec le mors et elle aime bien ses habitudes! Je ne sais pas si je peux dire qu'elle préfère le mors, mais elle est toujours plus à l'aise pour dressouiller avec que sans, question d'habitude. Par contre moi je la préfère avec, c'est clair! C'est plus simple pour moi, parce que j'arrive plus simplement à la relever. Avec un licol qui agit vers le bas, elle a tendance à s'effondrer sur les épaules (ce qu'elle ne fait pas du tout en mors simple)! Bien sûr, il y a pleins d'exos qui pourraient améliorer ça, mais pour être franche je n'ai pas vraiment envie de changer quelque chose qui marche ! Enfin j'ai commandé un side à sa taille (parce que je n'en avais pas à sa taille et je suis un peu limitée avec mon licol) donc je vais voir ce que ça donne. Faut avouer que c'est quand même super plaisant de voir la bouche de son cheval libre!"
Je trouve que la conclusion d'Emeline est limpide. On utilise l'outil qui rend la vie facile, pour le cheval comme pour le cavalier (et on ne s'obstine pas à vouloir monter son cheval de telle ou telle façon "parce que ça fait bien" "parce que Machin a dit que" "parce que Truc fait comme ça, lui"). On peut changer d'outil de temps en temps, ça permet d'avoir un autre éclairage sur notre travail, ou de l'affiner. Mais se creuser indéfiniment la tête à essayer de trouver LE mors (ou L'Ennasure), sauf si on est adepte de la masturbation intellectuelle, à quoi ça sert quand on monte à cheval d'abord et avant tout pour le plaisir?
- pas de problème pour partir en promenade ou sur un cross avec ça, même avec une cheval chaud. Comme le hackamore, cette ennasure peut être aussi dure qu'un pelham avec gourmette, même si elle n'est pas fait pour (et qu'il vaut mieux avoir un cheval dressé que de se pendre aux rênes pour l'arrêter).
- la bitless bride a un effet releveur. C'est extrèmement efficace pour un cheval sur les épaules. En tout cas, ça l'a été pour la mienne, ça l'a vraiment redressée et j'ai pu repasser en mors ensuite avec une jument qui reste plus légère
- on peut l'utiliser exactement comme un mors: les aides sont les mêmes. On peut donc l'utiliser en dressage, tant pour la décontraction, les cessions de nuques, les EED... Ma jument travaillait même mieux sur deux pistes car elle n'avait pas de mors sur lequel se crisper ou s'appuyer. Je l'ai essayée pour voir à tous mes chevaux (une fois seulement, car ils n'en ont pas besoin) et tous ont trouvé leurs repères immédiatement et j'ai pu faire une séance "normale"
- par contre, ça reste moins contraignant qu'un mors dans certains mouvements, c'est à dire qu'on ne peut pas avoir de tension constante. Si on a un cheval qui a besoin de rêne extérieure fort tendue pour ne pas partir sur l'épaule, par exemple, ça ne va pas le faire. On ne va pas pouvoir non plus obliger un cheval à tourner en tirant dessus (mais ça, c'est plutôt bien, non
- à l'obstacle, le manque de tension peut être préjudiciable. Ma jument ayant souvent besoin d'aide à l'appel avait du coup tendance à refuser sur la dernière foulée si elle arrivait sur une mauvaise foulée, alors qu'en mors, elle se sert de l'appui de mes mains pour prendre son appel.
En résumé, j'ai été très contente de la phase "bitless bridle" qui a bien fait progresser ma jument. Je lui remets de temps à autres pour un petit rappel. Par contre, je suis repassée au mors pour la nécessité de la tension de rênes en CSO (et pour sortir en épreuves dressage où le sans-mors est interdit).
Voilà pour mon expérience personnelle, et merci pour tes articles