Il y a quelques temps, une certaine Josette s'est inscrite sur un forum que je fréquente. Française vivant en Angleterre, elle en vient par ce blog à se rendre compte qu'en France, le saddle fitting est mé- voire inconnu, ce qui l'a faite tomber par terre. Elle a commencé l'équitation outre-Manche, donc a toujours baigné dans la culture du saddle fitting... vous pensez bien, j'étais toute contente de pouvoir avoir un témoignage d'une cliente régulière d'un saddle fitter! J'ai posé la question, et pour votre plus grand bonheur, elle a accepté de se plier au jeu de l'interview, pour nous raconter un peu comment ça se passe chez les buveurs de thé (avec un nuage de lait). Merci à elle!
Salut Josette, présente-toi un peu, comment es-tu arrivée en Angleterre?
Je suis arrivée en Angleterre en janvier 2008. Mon conjoint et moi souhaitions quitter la France (après quelques années à vivre aux USA on a eu du mal à rentrer dans le moule français!) et après quelques années, j'ai eu l'opportunité de venir m'installer à Bristol pour le boulot avec mes meubles, mes lapins et mon conjoint!
On s'est installé par facilité et par méconnaissance en banlieue de Bristol... Au bout d'un an, on a commencé à sortir en rando à pied tous les week-ends, decouvrant ainsi la région des Cotswolds, très connue pour ses superbes paysages de bocage, ses magnifiques villages médiévaux et superbes proprietés... Bref, on s'est rendu compte que la campagne ici, en plus d'être magnifique, était très vivante. Après quelques mois de recherche, on a trouvé le cottage de nos rêves dans un petit village, réputé pour sa communauté accueillante et active. Un vrai bonheur.
Et puis on a vite découvert que la région était la région du cheval. Je suis native de la campagne bretonne, où pour plaisanter on disait souvent qu'on habitait un village "où il y avait plus de vaches que d'habitants"... Ici c'est à peu près la même chose, à quelques chevaux près! Le village est en fait en bordure du domaine de Badminton, résidence du Duc de Beaufort, qui héberge dans son magnifique parc tous les ans "le Badminton Horse Trial" (NDR : concours complet 4* de Badminton, l'un des concours les plus difficiles au monde). Donc voilà, entendre les "clip clop clip clop" traverser le village tout au long de l'année a commencé un peu a nous courir sur les nerfs...
Du coup vous vous êtes mis à l'équitation?
On avait fait quelques ballades ça et là, mais jamais pris de lecon...
On a donc fait une ballade comme ça, avant de partir en vacances en France, où on a pris quelques leçons avant de s'y mettre assez sérieusement dans un club très sympa (où les chevaux nous semblaient bien soignés, calmes et toujours au champ) en septembre 2010 pour apprendre a monter, et surtout pour apprendre ce qu'est un cheval, comment il communique, comment il faut le soigner.
Le truc à savoir, c'est qu'en Angleterre, quand tu vas prendre un cours, tu arrives, ton cheval est deja prêt! Il ne te reste qu'à te mettre en selle avec l'aide d un groom, depuis un montoir (non non les Anglais ne sont pas fainéants! Un montoir économise le dos de sa monture ainsi que sa selle!). A la fin du cours, un groom t'aide a descendre et prend en charge ton cheval pour les soins. Donc voilà, très vite, moi qui voulais apprendre à m'occuper d'un cheval, ça m'a gonflée...
Après quelques mois, j ai craqué. J'ai proposé à la propriétaire du centre de venir travailler volontairement. Non seulement elle a accepté, mais en plus, à ma grande surprise, m'a proposé de passer un NVQ (National Vocational Qualification: équivalent d'un diplôme d'état en "soins aux chevaux"). C'était gratuit, il suffisait que je vienne bosser, gratuitement, en échange d'un apprentissage et d'un diplôme.
J'ai évidemment dit oui, surtout que ce diplôme inclut une partie montée (pour environ 10%). De fil en aiguille, j'ai rencontré Damson, une jument qui est arrivée au centre en mai, pour être vendue... Le 7 juillet suivant, je devenais sa proprietaire! Damson est très bien eduquée, sûre et très placide et bien qu'un peu lourde, très douce. En gros, je n'aurais pu rêver mieux pour une novice comme moi!
Comment tu as connu le saddle fitting? on t'en a parlé d'entrée de jeu? et comment tu as choisi les selles pour ta bête? sur quels critères?
Après l'achat, même si cela me coûte cher, j'ai gardé Damson en pension travail, à l'écurie où je travaillais et continuais de passer mon NVQ (j'ai obtenu le Level 1 avec félicitations, et passe cette annee mon Level 2). J
J'avais sur place le soutien et les bons conseils de la propriétaire du centre et de tout le personnel qui y travaille, sans compter quelques autres propriétaires et amies qui elles aussi sont dans le cursus du NVQ. Je profite du réseau de professionels qui viennent régulierement à l'écurie :
- les vétos pour les rappels ou les bobos, les contrôles vétérinaires obligatoires pour s'assurer que les animaux sont soignés correctement (incluant le contrôle de la sellerie!!!), les renouvellements d'affiliation a la BHS (British Horse Society, équivalent de la FFE - sur le plan théorique, d'un point de vue pratique en fait ils sont vachement mieux),
- les maréchaux, et autres membres du corps para-vétérinaires :
- les chiropracteurs / ostéopathes qui viennent à la demande des priorios, (en général tous les 6 mois),
- les saddle fitters (qui viennent vendre ou vérifier des selles à la demandes des proprios aussi, tous les 6 mois à peu près),
- !es thermographes (pour scanner le cheval avec des caméras thermiques) (NDR : !!!!!!), pour détecter où trouver des problèmes medicaux , ou encore pour scanner les selles et détecter des points de pressions trop importants, ou des mauvaise positions de cavalier pouvant entrainer des pressions inégale sur la selle par exemple).
L'aspect vétérinaire et règlementation, j'y ai été sensibilisée dans le cadre du NVQ, évidemment, mais c'est aussi en discutant avec d'autre propriètaires, et en assistant à la vie du centre que j ai découvert les chiropracteurs (je suis moi-même suivie par un chiroprateur depuis 3 ans) ou les saddle fitters.
Quand j'ai acheté Damson, son ancienne proprio m'a laissé la selle, me précisant qu'elle venait juste d'être vérifiée et qu'il me faudrait la faire revérifier dans 6 mois (avec les saisons les chevaux changent : ils ont tendance a grossir en hiver et s'affiner en été) (NDR : en fait, ça dépend du mode de vie des chevaux, en France on a plutôt l'effet inverse!). J'ai un peu laissé traîner les choses, mais quand une de mes collègues, elle aussi nouvelle proprio, a decidé d'investir dans une selle neuve, j'ai profité de la visite de la saddle fitteuse pour lui demander de vérifier aussi celle de Damson. Ces derniers temps, Damson était plutot raide à droite, et avait tendance a s'appuyer énorment sur le mors... tout en secouant parfois violemment la tête, ce qui n'était pas du tout son genre. Un check-up étaitdonc necessaire.
J'ai ajouté Damson sur la liste de passage du dentiste, qui devait passer la semaine suivante pour checker pusieurs chevaux du centre (en moyenne il passe tous les 3 mois, sachant qu'un cheval doit être verifié tous les ans, et qu'il y a entre moyenne 60 et 80 chevaux dans le centre): après la visite, finis les coups de tête! et ça ne s'est jamais reproduit depuis.
En parallèle, j'ai fait passer la chiropractrice. La demarche était plus pour m'assurer que tout allait bien. Damson a été massée, et vérifiée: tout allait bien, excepté son gros bidon, elle est parfaite! En fait, je me suis subluxer l'epaule 2 fois en 3 mois, et avec mon travail de bureau ca n'arrangeait rien. J'avais mal et étais très tendue de l'épaule droite... voilà la vraie cause de la raideur de Damson à droite! en fait, c'était à moi d'aller chez la chiro, pas à la jument!
Pour le maréchal, je ne sais jamais trop quand il passe... en fait le personnel de la pension montre les chevaux au maréchal quand c'est nécessaire, ce sont eux qui prennent l'initiative.
On en a deux qui passent régulièrement au centre. Un "normal", Simon, qui fait les ferrages/parages classiques (Damson n'est ferrée qu'à l'avant, comme la plupart des chevaux ici - à vue de nez, un tiers des chevaux ne sont pas ferrés du tout, pas pour des raisons financieres, mais si le cheval n'en a pas besoin de par sa constitution ou son utilisation, on ne ferre pas!). L'autre maréchal, Duncan, est specialisé en chevaux de concours (quelques chevaux en demi-pension (DIY = Do It Yourself)- font du CSO) et maréchalerie médicale (suite à fourbure, besoin de support/prothèse, ou infection dans le pied à gérer). Il est plus cher mais on n'hésite pas a lui montrer un cheval si besoin.
Le rôle du saddle fitter est de vérifier que la sellerie est adaptée au cheval. Si ce n'est pas le cas, il reprendra la selle (changement de l'arcade, reflocage) ou proposera une nouvelle selle (neuve ou occasion) en fonction du besoin. Le saddle fitter viendra donc pour fitter une selle neuve.
Ils sont en général indépendants qui travaillent pour une sellerie (en gros, ils vivent de leurs RDV et des commissions sur ventes), et ne sont pas obligatoirement maitres selliers. Le saddle fitter ne fera pas une selle de A à Z si pas accrédité pour (il faut le diplôme de master saddler) mais pourra adapter au mieux une selle aux besoins du couple cheval/propriétaire.
Dans notre cas, Sharon, de son prénom, arrive avec sa camionnette sur site, pleine à craquer de selles, de sangles, de briderie... On fait les présentations et avant de seller ma jument, elle me demande quelques infos sur l'âge du cheval, sa condition physique (historique médical, le nombre d'heures de monte par semaine, le type de travail - saut, dressage, ballade).
Puis elle la regarde globalement (profil, face, derrière, ce qui m'a permis de découvrir à l'occasion que Damson avait l'épaule droite plus developpée, mais rien de grave) et prend quelques notes sur une page A3 (qui me semble trèèès grande pour si peu d'infos!). Elle utilise ensuite une règle souple mais qui reste à la forme voulue, qu'elle plaque sur le dos de Damson, juste derrière le garrot, de part et d'autre de la colonne (à deux reprises pour être sûre), puis elle reproduit la forme obtenue sur sa page A3 (voilà pourquoi une si grande page!!).
Elle m'interroge sur son comportement au sellage et sous la selle. Damson n'a pas de vice particulier au sellage, et montée est du genre plutot blasée (comme pour tout le reste d'ailleurs ;-)).
J'entendais ces dernières semaines des couinements venant de la selle, et voulais que ce soit vérifié (même si c'était à l'époque où il faisait en moyenne 0°C, et le couinement disparaissait au bout de quelque minutes, une fois la selle chaude.
Avant même de seller, elle vérifie rapidement que l'arcon est correct (il s'agit d'une Wintec à arcade interchangeable donc c'est vite fait), jette un oeil rapide sur le flocage, qui semble uniforme. Elle me demande donc de seller ma jument, passe la main entre le pommeau et le garrot (4 doigts sans cavalier, parfait) et passe la main entre les panneaux et la jument : la scapula est bien dégagée, la main passe sans encombre, l'ecartement semble correct. Elle verifie ensuite que l'arriere de la selle se situe au moins deux doigts avant la dernière côte (parfait encore) et qu'elle repose correctement sur le dos (pour éviter les frottement).
Tout va bien à cette première inspection, nous descendons au manège où elle me demande de la faire marcher en main, et hop, en selle. Avant même que je m'écarte du montoir, Sharon vérifie que le garrot est toujours bien degagé (3 doigts avec le cavalier en selle) et que l'écartement est toujours correct au niveau des panneaux. Elle me demande de faire passer Damson au pas, puis au trot, sur les deux mains. Je lui demande si je dois galoper (il est déjà presque 7 heures du soir, il fait -3°), elle me répond que non, ce n'est pas la peine car si la selle doit "flotter", elle le verra immédiatement au trot. Curieusement, la selle ne grince pas (le fait qu'elle l'ouvre pour vérifier l'arcade a pu suffire). Damson me semble comme d'habitude, pas de problème.
On remonte à l'écurie, je deselle en pleine lumière, elle vérifie rapidement les poils sous la selle : pas de poil qui semble être brossé à contre-sens ni victime de frottements (il n'y a pas de trace de sueur car il fait trop froid, mais tout semble correct).
Sharon prend toutes ses notes et me présente une modeste facture de £25 (indemnités kilométriques incluses et partagées - soit environ 32€). D'un certain côté j'étais super contente car la selle allait comme un gant a Damz, et moi-même je la trouvais plutôt confortable (je monte en moyenne un jour sur deux, aussi bien pour du plat que pour des balades de 2 heures). D'un autre côté, si elle n'avait pas convenu, j'aurais peut-être sauté sur l'occasion pour en acheter une en cuir, mais comme celle-là convenait, alors pourquoi en changer?
C'était il y a maintenant 6 mois, et je dois refaire venir Sharon. Non seulement parce que l'échéance théorique arrive, mais surtout parce que je me suis rendue compte qu'au desellage, elle a les poils comme brossés à l'envers sur l'avant à gauche, et en regardant de plus près, ce qui me dérange le plus, c'est qu'elle a une concentration de poils blancs plus importante, qui fait vraiment la forme de la selle. Le temps en Angleterre ce printemps a été très humide, entrecoupé de périodes chaudes : l'herbe est donc très riche, et le mauvais temps fait un peu fuir les touristes qui d'habitude viennent demander des balades. En plus de mon emploi du temps chargé, Damson n'est pas beaucoup travaillée : elle a grossi! Il est donc temps que Sharon repasse et vérifie tout ca!
Pour remettre un peu les choses dans leur contexte, dans le centre où j'ai mon cheval et prépare mon NVQ, il y a entre 60 et 80 chevaux, de la demi-pension à la pension complète, en passant par la pension travail (les chevaux sont utilisés par l'école pour les cours/balades), je dirais qu'à 85% ce sont des chevaux de proprietaires, les 15% restant sont soit des chevaux appartenant au centre - achetés pour être vendus à la belle saison - ou des chevaux en dépôt-vente d'autre propriétaires (je ne compte pas les chevaux qui sont en retraite et donc trop vieux pour être vendus).
Certains chevaux n'ont pas de selle en arrivant, il faut donc leur trouver une selle qui leur ira. Le centre a une réserve de selles (certaines sont des Wintec donc c'est pratique). A tout nouvel arrivant "à poil", la première chose que l'on fait avec la proprio du centre et le manager de l'écurie, c'est de lui trouver la bonne selle... Le NVQ aide à faire le choix puisque l'une des unités de l'apprentissage consiste à savoir seller un cheval et surtout à vérifier que le harnachement est safe pour le cavalier (vérification de la sangle, des étrivières, de la bride) mais aussi pour le cheval (bride bien réglée, mors à la bonne taille, selle de bonne facture et adaptee...). Si le harnachement est défectueux ou ne nous semble pas approprié, il est de notre responsabilité de le détecter, et de le retirer immediatement, ou d'exiger d'avoir un autre harnachement, voire un autre cheval, pour des questions de sécurité du cavalier et du cheval!
Quelle surprise quand, de passage en France chez mes parents et en manque de dada, je passe voir le centre équestre local (15 chevaux et autant de poneys) pour prendre un cours! J'avais précisé que je n'avais pas un niveau excellent et que je voulais juste monter pour prendre du plaisir, même si c'était au pas. Parfait, il y avait une reprise avec des enfants, et première reprise de l'année, ca allait être calme. J'arrive donc une demi-heure en avance pour préparer mon cheval, et en brossant Kanto, un grand pie, calme et placide au garrot proéminent, j’aperçois une marque blanche sur l'arrière de son garrot. C'est donc sans surprise qu'au moment du sellage, je vérifie le degarotage de la selle et j'y passe à peine 2 doigts (contre 4 sans cavalier, idéalement) (NDR : en général, on estime que 3 sont suffisants, MAIS ça dépend en fait de ce qu'il y a dans les panneaux, la laine se tasse + que la mousse).
L'instructeur finit une lecon dans le manège et on doit l'y retrouver. Je suis donc les autres élèves, et une fois là-bas, je demande a l'instructeur de venir vérifier la selle...
"Ah non non tout va bien, c'est sa selle depuis des années, y a pas de raison que ça n'aille pas!".
Ma réponse, sur le ton de la plaisanterie : "Oui j'ai bien vu, il lui manque autant de points de couture sur les quartiers qu'elle a d'années au compteur!"
...
Gros bide, l'instructeur ne trouve pas ça drôle et me somme de monter en selle. Je lui rétorque que c'est hors de question.
"Si je viens monter c'est pour prendre plaisir, et si je monte sur CETTE selle, je vais écraser le garrot de ce pauvre cheval, et sachant cela, je prendrai autant de plaisir que lui en prendra avec une selle qui lui écrase le garrot!" (et évidemment, il n'y avait pas de montoir!)
L'instructeur ne sait plus quoi dire. Les gamins autour sont sans voix... je comprends vite que c'est pas dans l'habitude de contredire l'instructeur et qui plus est le proprio de la pension. Je lui rappelle ses responsabilités en tant que gérant, vis-à-vis des soins et du bien-être des chevaux - le grand pie est un cheval de proprio au pair, dont la proprio ne s'occupe guère, et personne ne fait rien pour lui du coup.
Un autre cheval avec une selle correcte m'a ensuite été attribué (comme par hasard un des propres chevaux de l'instructeur) et a ma grande surprise, à la fin du cours, une fillette que j'avais trouvée plutôt timide pendant le cours vient me voir pour me dire que le cheval était à sa maman, qu'elle allait lui dire ce que j'avais dit à l'instructeur, et m'a remercié d'avoir pris soin de Kanto... Les autres gamins, assez fuyants avant le cours, sont tous venus me demander comment j'avais vu que la selle n'allait pas. J'ai commencé à expliquer aux gamins, et au final, ce sont les parents qui ont fini par me poser plein de questions au grand dam du gérant de la pension. Je n'ai pas voulu jouer la fine bouche, j'y suis retournée 3 jours plus tard pour une ballade, cette fois avec les adultes. Kanto était au repos le temps que sa proprio lui trouve une nouvelle selle.
Attention cela dit, je n'ai pratiqué que dans un seul club en Angleterre, et la propriétaire a reçu les félicitations des services vétérinaires et de la BHS pour la tenue irréprochable de ses écuries et des chevaux. Rien ne dit que ce soit partout pareil! (NDR : mais je note que les instances fédérales et sanitaires tiennent compte de ces critères et font des vérifications régulières, alors qu'en France... on a tous connu des clubs arborant fièrement le label FFE et où c'était vraiment pourri dégueu avec des chevaux pas en état, sans parler de l'état de la sellerie!!!)
Pour mon expérience en France, malheureusement mon conjoint (qui a vécu la même chose dans deux autres centres, de passage en France chez ses parents) a fait le même constat. La sellerie, avant de fitter le cheval, va fitter le cavalier, et si ça ne va pas au cheval, les remarques/alertes aux propriétaires (aussi diplomates soient-elles) ne sont pas les bienvenues. J'ai été personnellement très choquée du peu d'importance apporté au bon fitting des selles en France!
Pfff j'ai envie de dire que tant qu'on a un minimum de connaissances (NDR : et un cheval à la morphologie pas trop compliquée!!!) on peut s'en sortir, et savoir dire si ça va ou pas.
Le problème est culturel. Il n'y a même pas d'apprentissage sur le sujet en France. Quand je vois que pour passer le NVQ ou le BHS 1 (équivalent des galops 1 2 et 3 je crois?), il faut savoir dire si une selle "fit" correctement, qu'en est-il en France? (NDR : rien, que dalle, peau d'zob, nada)
D'un point de vue général, quand on voit certains centres équestres en France où les chevaux passent 24/7/365 au box... ca me choque. Un cheval est un animal d'extérieur! se faire entendre dire qu'ils sont gardés au box parce que sinon ils ne sont pas tenables?? moi pas comprendre!
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Voilà.
Je crois que le jugement est net et sans appel.
Et je crois aussi que tant que l'on n'aura pas de relais au niveau des instances vétérinaires et fédérales, que de grands cavaliers préfèreront prendre les chèques de sponsoring des selleries qui se battent du fitting comme de l'an 40 plutôt que d'utiliser leur notoriété pour montrer l'exemple, et que les enseignants seront aussi bornés et persuadés de tout savoir : on ne pourra pas avancer.
En France, c'est aux cavaliers propriétaires indépendants et aux quelques (trop rares) professionnels de bonne conscience de montrer l'exemple. Dans le pays de la démocratie, tout viendra d'en bas :p
Bonne journée à tous!
Tout à fait d'accord....mais parfois c'est usant et désesperant... :/